Sur les contreforts de la Cordillère des Andes, dans une vallée bien connue de l’Amazonie appelée l’Urubamba, vit un peuple d’indiens, les Ashaninka. Ces hommes et femmes utilisent sur leur lieu de vie, depuis toujours, une plante grimpante qu’ils appellent la griffe de chat en raison des crochets comparables à des griffes de félins qu’elle développe sur ses jeunes pousses. Uncaria tomentosa (son nom latin) fait partie de la famille des Rubiacées (la famille du café et du quinquina). Cette liane est fragile et pousse lentement, il lui faut 20 ans pour atteindre 30 mètres de hauteur. Sa structure rappelle celle de l’intestin : une moelle tendre à l’intérieur, gorgée d’eau (qui sert souvent, dans la jungle, de réserve d’eau potable), une écorce noueuse tout autour…
Depuis les années 1970, des recherches de plus en plus nombreuses ont mis en évidence des alcaloïdes certainement responsables d’une activité stimulante du système immunitaire de l’homme. Aujourd’hui parmi les plantes les plus en vogue aux Etats-Unis et les autres pays anglo-saxons, elle est utilisée en phytothérapie et préconisée lors d’une fragilité immunitaire associée à des troubles intestinaux candidoses, diarrhées chroniques, recto-colites, maladie de Crohn, troubles liés à l’activité du VIH et certains cancers. Les chamanes indiens l’appellent ” le nettoyeur de l’intestin “. De plus ses effets toniques généraux, donc adaptogènes, fortifiants et aussi équilibrants de la flore intestinale sont tout aussi remarquables que ses effets dépuratifs.
Certains thérapeutes l’estiment 10 fois plus fort comme stimulant immunitaire que le lapacho (Tecoma adenophylla), l’échinacea (Echinacea purpurea) ou le ginseng Sibérien (Eleuthér ococcus senticosus).
Ses bienfaits thérapeutiques sont si puissants qu’en mai 1994 l’O.M.S. a commandité la première conférence internationale sur la griffe de chat, reconnue alors officiellement comme plante médicinale. L’attention qu’on lui porte à travers le monde n’a eu d’égale parmi les plantes amazoniennes, que le quinquina, d’où l’on extrait depuis le XVIIIè siècle la quinine On ramasse soit la racine, soit l’écorce interne (aubier) de cette liane.
Depuis peu, le gouvernement Péruvien a interdit l’usage de la racine pour éviter l’arrachage massif et donc la disparition de cette plante. Elle est actuellement récoltée en coupant la tige à un mètre du sol. Ainsi le pied repousse en quelques années. Sur place, des cultures s’organisent actuellement pour faire face à la demande mondiale de plus en plus importante de la plante médicinale Griffe de Chat.